Ironman World Championship Kona 2018

Il parait que ce n’est pas réel tant que tu ne l’as pas fait deux fois.
Je suis donc reparti pour Hawaï et pour participer aux championnats du monde d’Ironman. 🙂

Après ma course de l’an dernier, je n’étais pas sûr de retourner sur cette terre mythique.
Ce projet représente un investissement important, ma première course s’était bien passée, je n’avais ni regret ni revanche à prendre. Mais l’envie de tester ma progression face aux meilleurs était grande.
2018 marquant d’une part les 40ans de l’Ironman d’Hawaï et d’autre part mes 30ans d’existence, j’ai fini par craquer au moment de l’obtention de ma qualification lors de l’Ironman de Lanzarote en début d’année.

 

Je craignais que mon deuxième passage soit moins magique que le premier, ou que l’envie d’y faire un bon résultat m’empêche de profiter pleinement.
Les premiers vents de l’île ont vite balayé mes craintes.
Je connais les lieux et je sais que je supporte ces conditions particulières. Cela me donne de la confiance et me permet de savourer l’endroit d’autant plus tout en préparant ma course à venir.

Comme l’année dernière, j’ai débarqué 2 semaines avant le jour J afin de digérer le voyage, le décalage horaire, le changement de climat et pour ne pas être submergé par la pression montante de la dernière semaine.

Partager ce lieu légendaire du triathlon avec les meilleurs mondiaux est toujours aussi grisant et ces derniers jours passent bien vite.
Nous voilà déjà alignés dans l’eau, la rage au ventre, attendant le coup de canon qui marque notre départ.

A travers l’océan :

Le week-end précédant la compétition, une course d’entraînement que j’aime effectuer comme dernier test est organisée sur le parcours natation. Les sensations ont été très bonnes et j’y ai réalisé mon premier chrono en moins d’une heure sur cette distance.
La machine semble au point et je suis confiant.

Le jour de la course malheureusement, les sensations dans l’eau ne sont pas aussi bonnes, bien que la bataille soit moins féroce que l’année dernière. A la sortie de l’eau, je m’échoue au pied des escaliers avec le même chrono que l’année dernière : 1h00 pile. Pas d’exploit ici, mais une entame tout à fait correcte.

Place au plat de résistance.

Danse avec le vent :

Ceux qui me connaissent le savent, le vélo est mon arme en course. Mais cette année, les conditions sont particulières à Hawaï…

Le profil de la course n’est pas très compliqué en soit. Il s’agit d’un aller-retour sur une autoroute. Pas de passage technique (on pourrait courir sans frein), peu de dénivelé et des pourcentages très faible.
Sur le papier, un simple petit intermède où l’on se couche confortablement sur sa machine en mangeant de quoi récupérer de la nage et se préparer à la course à pied. Habituellement, la difficulté du parcours vient d’un vent de ¾ face sur le trajet du retour (70 dernier km) doublé d’une chaleur suffocante.

Mais cette année, le vent est très faible et plutôt favorable sur le retour. Même la chaleur n’est pas trop intense.
Ces conditions exceptionnellement favorables à chacun vont permettre de faire tomber tous les records de l’épreuve et ne me permettent pas de faire de grosses différences malgré le 7ème temps amateur.
Pour vous donner une idée des faibles écarts créés dans ces conditions, je ne mets que 18min de plus que le meilleur pro qui réalise le record de l’épreuve, et je ne perds que 5 minutes sur les 70 derniers km, là où se créent généralement les écarts.

 

A travers le champ de lave :

Je suis un peu perdu au moment d’attaquer le marathon. Jamais je n’avais réalisé un début de course aussi rapide, et j’ai l’impression d’être en décalage avec la réalité, comme si ma tête, pas habituée, ne réussissait pas à suivre le rythme de cette course folle.

Les sensations sont bonnes sur les premiers 10km, au « frais » en bord de mer. Je sens nettement la progression depuis l’année dernière après avoir enfin pu m’entrainer sans blessures.
Je pars sur un bon rythme et ne connais pas comme l’an passé la frustration de me faire dépasser par des dizaines de concurrents.

Les choses sérieuses commencent plus tard, lorsque l’on sort de la ville pour courir sans public, au milieu du désert de lave, en plein cagnard, sur une autoroute. A highway to Hell ;-P

J’ai fait une erreur d’équipement cette année : ma nouvelle combinaison de course est trop épaisse pour ces conditions de chaleur. Elle ne respire pas et lorsque je m’asperge pour me rafraîchir, elle se gorge d’une eau qui devient vite chaude. Je souffre.
Mon rythme baisse progressivement au fur et à mesure que les kilomètres drainent mes forces, mais je termine tout de même dans un meilleur temps à pied que l’année dernière.

Pour conclure, si je suis certes un peu déçu de mon rang, j’ai l’impression d’avoir livré le meilleur dans des conditions qui ne m’avantageaient pas et c’est l’essentiel.
J’ai une nouvelle fois eu beaucoup de plaisir à courir ici. Cette épreuve, cette atmosphère, c’est tellement spécial… ! Je n’ai une nouvelle fois pas pu retenir le débordement d’émotions une fois la ligne d’arrivée franchie.

Je continue à progresser dans les 3 disciplines et c’est le plus important dans ma quête.
Je suis heureux que le travail avec ma coach Lisbeth Kristensen fonctionne si bien et je note avec réjouissance les points sur lesquels je dois encore travailler.

L’envie et l’énergie que m’a apporté cette expérience fabuleuse sont colossales et je me sens déjà prêt à me lancer dans la préparation de la prochaine saison…

à suivre…

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